Voici une synthèse des résultats des évaluations nationales de début de CP pour la session de septembre 2025, ainsi que les orientations qui en découlent pour les acteurs éducatifs :
1. Les Résultats de l'évaluation Repères CP 2025
L’évaluation s’est déroulée en septembre 2025 auprès de l’ensemble des élèves entrant en CP (environ 776 000 élèves). Elle vise à mesurer les compétences en français et en mathématiques issues de la maternelle.
Tendances globales et évolutions :
• Stabilité et légers progrès : Par rapport à 2024, les résultats sont globalement stables, avec une hausse notable pour la compétence « comprendre des mots à l’oral » en français et « résoudre des problèmes » ainsi que « placer un nombre sur une ligne graduée » en mathématiques.
• Comparaison à 2019 : Sur le plus long terme, le niveau a progressé dans la connaissance du nom des lettres et des sons (+3,6 points), la comparaison de nombres (+4,1 points) et la résolution de problèmes (+3,3 points).
Forces et fragilités identifiées (Détails des compétences) :
Français :
◦ Points forts : La compréhension orale de textes (85,3 % de réussite) et de phrases (83,9 %) sont les compétences les mieux maîtrisées, suivies de près par la connaissance du nom des lettres et du son qu’elles produisent (83,7 %).
◦ Point de vigilance : La compétence la moins assurée est la reconnaissance des différentes écritures d’une lettre (68,7 % de réussite).
Mathématiques :
◦ Points forts : La lecture (92,2 %) et l’écriture (89,6 %) des nombres entiers sont très bien réussies.
◦ Point de vigilance : La résolution de problèmes reste la compétence la plus difficile pour les élèves, avec un taux de maîtrise satisfaisante de 69,3 %, bien qu’en progrès.
2. Orientations pour les enseignants
Les résultats de ces évaluations sont conçus comme des outils de pilotage pédagogique et de production de ressources.
• Exploitation diagnostique : L’objectif premier est de repérer dès le début de l’année les élèves « à besoins » ou « fragiles » grâce aux seuils définis. L’enseignant doit utiliser ces repères pour adapter son enseignement et mettre en place des groupes de besoins ou des dispositifs d’accompagnement (comme l’APC).
• Priorités pédagogiques :
◦ En mathématiques : Il est crucial de travailler intensivement la résolution de problèmes, point faible persistant, ainsi que la construction du nombre et le calcul.
◦ En français : L’accent doit être mis sur le travail phonologique, l’enrichissement du vocabulaire (crucial pour réduire les écarts en éducation prioritaire) et la manipulation des différentes graphies des lettres.
• Suivi longitudinal : Une évaluation « Point d’étape » est prévue fin janvier pour mesurer les progrès en lecture, écriture et numération, permettant d’ajuster les stratégies en milieu d’année.
3. Mise en oeuvre au sein de notre maison
Bien que les sources ne s’adressent pas directement aux éditeurs, les résultats dictent des besoins clairs en termes de matériel pédagogique :
• Renforcement de la résolution de problèmes : Il existe un besoin criant de manuels et d’outils proposant des démarches progressives et structurées pour enseigner la résolution de problèmes dès le début du CP, au-delà du simple calcul.
• Outils de différenciation : Les éditeurs doivent proposer des ressources permettant de gérer l’hétérogénéité des classes, notamment pour travailler la compréhension orale et le vocabulaire, domaines où les écarts sociaux sont les plus marqués.
• Diversité des supports d’écriture : Des outils spécifiques pour travailler la reconnaissance et la correspondance entre les différentes polices et écritures (cursive, script, capitale) sont nécessaires pour combler les lacunes identifiées.
• Renouvellement des manuels : Dans le cadre du « choc des savoirs », des financements sont prévus pour le renouvellement des manuels scolaires (notamment pour la rentrée 2025 en mathématiques et français), incitant les éditeurs à s’aligner sur ces priorités de maîtrise des fondamentaux.
Les évaluations standardisées peuvent entraîner un effet de « teaching to the test », l’enseignement peut se recentrer excessivement sur les compétences testées. Cela risque de réduire la richesse des curricula, de favoriser l’entraînement mécanique plutôt que des apprentissages transférables et de fausser la valeur diagnostique des évaluations. Les résultats 2025 montrent des progrès sur certains fondamentaux, mais rappellent l’importance de renforcer la résolution de problèmes et la compréhension orale, tout en veillant à ce que l’évaluation reste un outil au service des apprentissages et non une fin en soi.
